
L'école de rang Mansur, à 184 ans, présente un sérieux besoin de rénovations. Voilà le consensus auquel sont arrivées plusieurs personnes qui ont examiné l'ancienne école en brique, située à la croisée des chemin Curtis et route 143 à Stanstead-Est.
Construite en 1819, l'école Mansur représente un repère en bordure de la route dans cette communauté rurale. En 1928, elle fut cédée au Stanstead North Women's Institute par la commission scolaire locale à condition que, si la commission scolaire avait jamais besoin de l'édifice, il lui serait rendue. Depuis, les membres du Women's Institute l'ont entretenu depuis, en effectuant quelques réparations mineures occasionnelles. En 1929, cette école a accueilli la réunion inaugurale de la Société historique de Stanstead.
En général, l'école a conservé tous ses éléments d'origine même les premiers anciens pupitres en bois, la tribune de la maîtresse et les planchers en planches de pin qui gondolent par endroits. Quant aux murs, ils affichent des portraits de la Reine Victoria, des Union Jack et des listes d'anciennes maîtresses d'école.
Membre du Women's Institute, Elane Wilson, demeure un peu plus loin sur la route; elle est la conservatrice non officielle de l'école. "J'adore tout simplement cette vieille école, déclare-t-elle. Ça me ferait de la peine qu'elle disparaisse." Madame Wilson a joint le WI à cause de l'école et doute que la commission scolaire veuille reprendre l'édifice. Ainsi, c'est vraiment au Women's Institute d'en prendre soin.
Le problème, explique-t-elle, vient qu'il reste très peu de membres du WI pour s'occuper de l'école et que les nouveaux membres sont peu nombreux et éloignés. "Nous ne sommes que dix maintenant; cinq d'entre nous sommes âgées de plus de quatre-vingts ans. Par le passé, nos maris exécutaient des réparations mineures au besoin. Les derniers gros travaux remontent à la réfection d'un toit neuf en 1987. Mais c'était il y a seize ans!"
Elane Wilson raconte que dernièrement, les gens ont remarqué un affaissement de plancher à l'arrière de l'édifice. "Au début, on ne voit rien mais tout à coup on s'aperçoit que ça s'aggrave. Tout aussi alarmant, reprend-elle, se trouve une protubérance vis-à-vis le coin arrière du mur en brique. L'époux de la présidente du WI, Phyllis Dustin, tond la pelouse de l'école et l'a remarqué un jour. Lorsqu'on regarde à partir du coin, ajoute-t-elle, ça augure mal."
Parmi ceux qui ont examiné la vieille école, se trouve un ingénieur local qui, selon Elane Wilson, a déclaré que l'édifice "n'était pas en si mauvais état mais d'y voir au printemps." Il a conseillé de lever l'école et de couler de nouvelles fondations en béton pour remplacer l'actuelle fondation en pierre des champs. Les coûts sont estimés à 8 000 $ à 10 000 $ ou même plus.
Madame Wilson a écrit au député d'Orford, monsieur Pierre Reid - qui se trouve également ministre de l'Éducation du Québec - ainsi qu'à la Municipalité de Stanstead-Est, mais n'a pas encore reçu de réponses. Elle espère recevoir des dons de ces sources ou d'autres sous peu. "Nous faisons tout notre possible, déclare-t-elle. Nous venons de récolter 150 $ lors de notre thé. L'une de nos membres a aussi consenti à donner des madriers."
Depuis des années, le Women's Institute ouvre l'école pour des élèves des écoles primaires locales. Habillés de vêtements de l'ancien temps, les enfants passent plusieurs heures dans l'école, tout en faisant semblant de vivre comme il y a cent ans. La seule chose qu'ils n'aiment pas, c'est la toilette dans l'appentis, aménagée avec une planche en bois au-dessus d'un trou dans le sol... Mais qu'y faire? C'était comme ça à l'époque!"
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